L’INRAE et PatriNat publient un article sur l’impact des odeurs anthropiques sur les écosystèmes

Les organismes vivants évoluent dans des paysages olfactifs formés par une grande diversité de composés organiques libérés dans l’atmosphère par le fonctionnement naturel des écosystèmes (décomposition de la matière organique, effluves des végétaux odorants, etc.). Ces odeurs servent de repères aux espèces, notamment animales, au sein de leur milieu, afin de se déplacer, trouver un partenaire, rechercher de la nourriture ou encore éviter un prédateur. Mais de nos jours, les activités humaines (industrie, agriculture, ville, etc.) produisent elles-aussi d’innombrables composés odorants qui viennent perturber cette communication olfactive. Des molécules nouvelles sont rejetées dans l’environnement, masquant ou accentuant les molécules odorantes naturelles. Nous n’y prêtons pas nécessairement attention, du fait de notre faible utilisation de l’odorat (la perception de l’être humain est davantage centrée sur la vue).

Comment ces modifications anthropiques des paysages odorants affectent-elles le fonctionnement des écosystèmes ? Peut-on envisager une nouvelle approche de la conservation de la nature qui tiendrait compte de cette dimension olfactive, pour le moment largement ignorée ? Jusqu’à présent, par une démarche plutôt anthropocentrée, les politiques de conservation se sont penchées en premier lieu sur la perturbation des sens de la vue (pollution lumineuse, trame noire) et dans une moindre mesure sur l’ouïe (pollution sonore, trame blanche). Mais l’odorat est un sens majeur pour de nombreux taxons (mammifères, oiseaux, poissons, insectes, etc.). Une trame « olfactive » - s’inscrivant dans le panel des trames vertes et bleues - serait-elle alors pertinente ? Afin d’explorer toutes ces questions, l’INRAE et PatriNat publient un article dans la revue Sciences, Eaux et Territoires, destiné à poser des premiers éléments de réflexions et à susciter le débat.

Pour en savoir plus :

Accéder à la publication en ligne : RENOU, Michel ; SORDELLO, Romain ; REYJOL, Yorick, La biologie de la conservation doit-elle prendre en compte les paysages odorants ?, Revue Science Eaux & Territoires, article hors-série, 7 p., 03/02/2021  

Publié le : 11/02/2021 11:07 - Mis à jour le : 11/02/2021 19:17