Le Règlement européen sur la restauration de la nature (Nature Restoration Law) adopté le 27 février 2024 par le Parlement Européen, après 2 ans de négociations, devrait entrer en vigueur en 2024. Il fixe l’objectif de restaurer l’ensemble des écosystèmes terrestres et marins dégradés de l’Union européenne d’ici 2050 et se décline en une série d’articles, dédiés à la mise en œuvre de mesures de restauration sur les différents écosystèmes : habitats terrestres, côtiers et d’eaux douces, habitats marins, rivières et plaines alluviales, écosystèmes urbains, agricoles et forestiers, mais aussi sur les pollinisateurs.
Ces cibles de restauration sont assorties d’objectifs pour 2030, 2040 et 2050, à la fois en termes de moyens et de résultats. D’ici 2030, ce sont ainsi au moins 20 % des espaces terrestres et des espaces marins de l’Union européenne qui devront bénéficier de mesures de restauration, incluant 30 % des surfaces d’habitats terrestres et marins évalués en mauvais état. Le Règlement fixe aussi des objectifs de connaissance. Ainsi, l›’état de l’ensemble des surfaces couvertes par ces habitats devra être connu au plus tard en 2040 (à l’exception des habitats de fonds meubles). Il obligera également les pays de l’UE à renverser d’ici 2030 la tendance au déclin d’un certain nombre d’indicateurs de l’état de la biodiversité, comme les populations de pollinisateurs, l’indice des papillons de prairies ou les indicateurs des oiseaux agricoles et des oiseaux forestiers.
A travers l’élaboration de Plan nationaux de restauration, les États-membres devront notamment garantir le rétablissement des habitats et des espèces protégées au niveau européen par les Directives « Habitats-Faune-Flore » (92/43/EEC) et « Oiseaux » (2009/147/EC), ainsi que le rétablissement d’habitats et d’espèces marines dépassant ceux désignés dans ces Directives, dans l’ensemble des zones de l’Union et y compris dans les zones qui ne relèvent pas de Natura 2000.