Suivre les contaminants atmosphériques grâce à l'étude des mousses.
Dépourvues de système vasculaire développé et de véritables racines, les mousses sont directement exposées aux variations du milieu. Elles répondent rapidement aux perturbations environnementales et fournissent ainsi des informations utiles sur la qualité des milieux aquatiques et terrestres ainsi que sur les changements globaux. Au travers de très nombreuses études, les mousses terrestres sont apparues comme des bioaccumulateurs efficaces du dépôt atmosphérique particulaire et soluble. La concentration d’un élément dans une mousse permet d'estimer le niveau d’exposition du brin vis-à-vis des contaminants atmosphériques. Cette technique de biosurveillance est une méthode relative qui permet de classer les sites de collecte les uns par rapport aux autres en fonction de la valeur de concentration mesurée dans l’échantillon de mousses.
BRAMM est l’acronyme de Biosurveillance des Retombées Atmosphériques Métalliques par les Mousses. Le dispositif BRAMM permet de cartographier et de modéliser les concentrations en contaminants métalliques et azoté dans des mousses forestières sur l’ensemble du territoire métropolitain. Des campagnes quinquennales sont réalisées depuis 1996 (1996, 2000, 2006, 2011 et 2016) et portent sur environ 500 sites de collectes répartis sur l’ensemble du territoire. Ces sites sont localisés en milieu rural, loin des sources locales de pollution, et forestier, sous couvert arboré.
Le dispositif BRAMM est coordonné par l’UMS PatriNat et bénéficiait jusqu'en 2018 du soutien financier de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME). Il est la participation française à un programme européen de suivi des métaux dans les mousses qui réunit une trentaine de pays. Ce programme est intégré aux activités de la Convention de Genève sur la Pollution Atmosphérique Transfrontière à Longue Distance de la Commission Economique pour l’Europe des Nations Unies (CEENU - CPATLD) et de son Programme International Concerté sur les effets de la pollution atmosphérique sur les écosystèmes naturels et grandes cultures (PIC-Végétation) au sein du groupe de travail sur les effets (WGE).
Avec le recul de cinq campagnes, le dispositif BRAMM fournit depuis plus de 20 ans des séries de données quinquennales, estimatives mais pertinentes, sur les niveaux de dépôts atmosphériques en éléments métalliques et azotées sur l’ensemble du territoire. Il ne se substitue pas aux autres réseaux qui utilisent des méthodes physico-chimiques pour mesurer les dépôts (AASQA, MERA, RENECOFOR) mais apporte des informations complémentaires et spécifiques, notamment sur la biodisponibilité des contaminants. Le suivi temporel réalisé permet de dresser des tendances d'évolution sur 20 ans pour les dépôts métalliques en pollution de fond. Il contribue ainsi à guider les politiques mises en oeuvre en matière de réduction des émissions dans le cadre de la convention de Genève sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance et d’en évaluer les efforts de réduction. Il peut aussi participer à l’évaluation des risques sanitaires et à l’aide à la décision dans les politiques relatives à la santé humaine, ne serait-ce qu’en permettant de déterminer des zones où la qualité de l’air est dégradée.
- Au sein de l'UMS, l'équipe Evaluation & Suivi est impliquée sur ce dispositif.
Référents
- Sébastien LEBLOND - Responsable du programme
- Caroline MEYER - Coordinatrice
- Lien vers le site dédié à BRAMM