Les infrastructures linéaires de transport impactent la biodiversité (mortalité, perte d’habitat, fragmentation, pollution, etc.) et la mortalité par collision avec les véhicules est un des effets directs les plus conséquents des routes sur la faune. Inventorier et analyser les données de collisions est un moyen d’identifier des zones de forte concentration de collisions et ainsi détecter des continuités écologiques non fonctionnelles. Cela permet d’agir efficacement via la mise en place de mesures de réduction des impacts.

Crédits:

Romain Sordello / Images libres de droit

Missions de PatriNat

Afin de mieux connaître l’impact des routes sur la faune en France métropolitaine, l’UMS PatriNat déploie un protocole national de recensement des collisions en partenariat avec les directions interdépartementales des routes (DIR). Ce protocole a été élaboré sur la base des premières expériences menées en DIR Est et en DIR Ouest, et est mis en œuvre avec l'appui du Cerema, qui apporte son expertise et sa connaissance du terrain. L’UMS coordonne sa mise en œuvre et analyse les données de collisions.

Chaque DIR participante implique ses agents d’entretien des routes : lors des patrouilles quotidiennes, les agents notent les animaux percutés sur la chaussée. Trois informations sont récoltées : l'espèce (ou groupe d'espèces lorsque l'état de l'animal ne permet pas une identification précise), la date et la localisation précise de la collision. Tous les groupes d’espèces sont inventoriés, dans la mesure du possible.

Chaque année, les DIR transmettent leurs données à l’UMS qui les centralise et produit une analyse spatiale. Des outils de statistiques spatiales sont utilisés afin de cartographier les agrégations de collisions le long du réseau routier prospecté, année par année, apportant ainsi un diagnostic des zones de conflit faune/route En 2018, 8 DIR sur 11 ont décidé de s’investir dans le protocole sur leur réseau routier et près de 27 000 nouvelles données de collisions ont ainsi pu être relevées.

Les données permettront aussi d'alimenter des projets de recherche à grande échelle spatiale et temporelle, notamment nationale et européenne, afin de mieux connaître les différents facteurs qui influent sur la localisation des collisions, pour apporter des solutions efficaces. Ces données ont également vocation à alimenter à terme l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN) et ainsi améliorer la connaissance de la biodiversité en France.

Ce protocole national de suivi des collisions constitue un socle minimal commun qui est adaptable à d’autres structures et a vocation à être déployé sur le réseau routier secondaire. De nouveaux partenariats vont ainsi se développer, notamment à l’échelle départementale.