Si la mise en œuvre d’une surveillance au sens « suivi dans le temps de l’état de la biodiversité terrestre » est un enjeu de longue date, sa formalisation dans le Plan Biodiversité est plus récente. Ce plan, adopté le 4 juillet 2018, prévoit dans son action 70 la « mise en place d’un réseau de surveillance de la biodiversité sur le long terme » et le cite comme un des moyens pour publier « annuellement des indicateurs intégrateurs, chiffrés et cartographiques, de l’état de la biodiversité et des pressions qui pèsent sur elle dans le cadre de l’ONB » (Observatoire national de la biodiversité). En effet, il est indispensable de disposer de données et d’informations fiables sur la biodiversité, qui soient continues et comparables dans le temps, afin de pouvoir si besoin agir le plus rapidement possible et de manière pertinente.
Ainsi, le programme de surveillance de la biodiversité terrestre doit permettre de disposer d’une vision régulière et précise de l’état de la biodiversité à l’échelle du territoire national, aussi bien en métropole que dans les outre-mer. Ce programme est pensé comme un dispositif opérationnel, destiné à répondre aux questions posées par les politiques publiques et la société. Il doit fournir des informations fiables et actualisées pour suivre l’état de la biodiversité, couplé aux données disponibles de pressions et de réponses, et contribuer à l’évaluation des efforts déployés pour améliorer l’état de la biodiversité.
Ce programme peut être vu comme une batterie de « thermomètres », afin de poser et alimenter le débat, et, notamment, de porter les enjeux biodiversité et leur appropriation par l’ensemble de la société au même niveau que le sont désormais les enjeux climatiques. Il contribue à établir le bon diagnostic (indispensable pour définir les actions à conduire) et à son suivi dans le temps (indispensable pour réorienter/compléter, le cas échéant, les actions en cours).
Le programme de surveillance de la biodiversité terrestre a également vocation à produire des séries de données mobilisables dans le cadre des rapportages effectués au titre des directives « Habitats, Faune, Flore » et « Oiseaux » (évaluation de l’état de conservation des espèces et habitats d’intérêt communautaire, évaluation des statuts et tendances des populations d’oiseaux).