En 2019, les concombres de mer intègrent la CITES avec 3 espèces facilement identifiables : les holothuries à mamelles. Cette proposition française avait été présentée par l’Union Européenne, les Etats-Unis, le Kenya, le Sénégal et les Seychelles. Après 17 ans de propositions infructueuses, cette première inscription d’holothuries à la CITES pose la question de la mise en œuvre des contrôles et du rapportage, sur un groupe peu considéré par les non spécialistes, et dont les données commerciales sont le plus souvent rapporté au groupe (concombre de mer) plutôt qu’à l’espèce. Ces animaux, principalement exportées vers les marchés asiatiques, devraient être distinguées au rang de l’espèce par les pêcheries, les négociants, etc. pour mieux cibler les espèces surexploitées. Pour l’émission de permis CITES concernant les espèces désormais inscrites, ce sera le cas.
Dans une vision à long terme sur les concombres de mer, leur commerce et la constitution de données plus précises, l’Autorité Scientifique française pour la CITES, l'unité PatriNat (OFB, CNRS, MNHN), a ainsi produit un guide simplifié d’identification, d’après le guide scientifique de la FAO publié en 2012 à destination des spécialistes. Ce guide présente 56 espèces de concombres de mer, protégées ou non par la CITES, commercialisées dans le monde entier, pour la consommation alimentaire. Il a été conçu de manière volontairement vulgarisée, afin qu’il soit accessible à des non spécialistes (dont les agents des forces de contrôle qui ont pour mission de détecter les possibles infractions).
Ce guide inclut deux clés d’identification : une pour les spécimens vivants, l’autre pour les spécimens séchés, une première mondiale pour les concombres de mer. Il constituera la première pierre de la montée en compétence de tous les acteurs de la CITES sur ce groupe.
En plus d’être publiés dans les 3 langues officielles de la CITES (français, espagnol et anglais), il est également traduit en chinois, dans un contexte où le premier marché importateur est, et de loin, la Chine continentale, Hong-Kong, l'île de Taïwan et Singapour, où les flux de contrôles douaniers réclament une efficience maximale.